Sont réunis ici des textes, des images des chansons et d'autres matériaux anarchisants.
Merci à René Binamé pour
m'avoir refilé les textes.
Le Triomphe de l'Anarchie (d'après C. d'Avray) Tu veux bâtir des cités idéales, Détruis d'abord les monstruosités. Gouvernements, casernes, cathédrales, Qui sont pour nous autant d'absurdités. Sans plus attendre, gagnons le [communisme Ne nous groupons que par affinités Notre bonheur naîtra de l'altruisme Que nos désirs soient des réalités Refrain: Debout, debout, comapgnons de misère L'heure est venue, il faut nous révolter Que le sang coule, et rougisse la terre Mais que ce soit pour notre liberté C'est reculer que d'être stationnaire On le devient de trop philosopher Debout, debout, vieux révolutionnaire Et l'anarchie enfin va triompher Empare-toi maintenant de l'usine Du capital, deviens le fossoyeur Ta vie vaut mieux que d'être une [machine Tout est à tous, rien n'est à l'exploiteur Sans préjugé, suis les lois de nature Et ne produis que par nécessité Travail facile, ou besogne très dure N'ont de valeur qu'en leur utilité Refrain On rêve amour au-delà des frontières On rêve amour aussi de ton côté On rêve amour dans les nations entières L'erreur fait place à la réalité Oui, la patrie est une baliverne Un sentiment doublé de lâcheté Ne deviens pas de la viande à caserne Jeune conscrit, mieux te vaut déserter Refrain Que la nitro, comme la dynamite Soit là pendant qu'on discute raison S'il est besoin, renversons la marmite Et de nos maux, hâtons la guérison Place pour tous au banquet de la vie Notre appétit seul peut se limiter Que pour chacun, la table soit servie Le ventre plein, l'homme peut discuter Refrain Hécatombe (Georges Brassens) ---------------------------- Au marche de Briv'-la-Gaillarde, A propos de bottes d'oignons, Quelques douzaines de gaillardes Se crêpaient un jour le chignon. A pied, à cheval, en voiture, Les gendarmes, mal inspirés, Vinrent pour tenter l'aventure D'interrompre l'échaufourré'. Or sous tous les cieux sans vergogne, C'est un usag' bien établi, Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes Tout l'monde se réconcili'. Ces furi's, perdant tout' mesure, Se ruèrent sur les guignols, Et donnèrent, je vous l'assure, Un spectacle assez croquignol. En voyant ces braves pandores Etre à deux doigts de succomber, Moi, j'bichais, car je les adore Sous la forme de macchabé's. De la mansarde ou je réside, J'excitais les farouches bras Des mégères gendarmicides, En criant: " Hip, hip, hip, Hourra! " Frénétiqu' ,l'une d'ell's attache Le vieux maréchal des logis, Et lui fait crier: " Mort aux vaches! Mort aux lois! Vive l'anarchi'! " Une autre fourre avec rudess' Le crâne d'un de ces lourdauds Entre ses gigantesques fesses Qu'elle serre comme un étau. La plus grasse de ses femelles, Ouvrant son corsag' dilaté, Matraque à grand coup de mamelles Ceux qui passent à sa porté'. Ils tombent, tombent, tombent, Et, s'lon les avis compétents, Il paraît que cett' hécatombe Fut la plus bell' de tous les temps. Jugeant enfin que leurs victimes Avaient eu leur content de gnons, Ces furi's, comme outrage ultime, En retournant à leurs oignons, Ces furi's, à peine si j'ose Le dire, tellement c'est bas, Leur auraient mêm' coupé les choses: Par bonheur ils n'en avaient pas! La Rue des Bons Enfants (d'après Raymond la science, 1913) ---------------------------------------------------------- Dans la rue des Bons Enfants On vend tout au plus offrant Y'avait un comissariat Et maintenant il n'est plus là Une explosion fantastique N'en a pas laissé une brique On crut qu'c'était Fantomas Mais c'était la lutte des classes Un poulet zélé vint vite Y porter une marmite Qu'était à renversement Et la r'tourne imprudemment Le brigadier, l'comissaire Mêlés aux poulets vulgaires Partent en fragments épars Qu'on ramasse sur un buvard Contrair'ment à c'qu'on croiyait Y'en avait qui en avaient L'étonnement est profond On peut en voir jusqu'au plafond Voilà bien ce qu'il fallait Pour faire la guerre aux palais Sache que ta meilleure amie Prolétaire, c'est la chimie Les socialos n'ont rien fait Pour abréger les forfaits L'infamie capitaliste Mais heureusement vient l'anarchiste Plus de misère salariée Mise à prix sur le Marché Plus d'patron et plus d'patrie Se tuer pour eux, c'est fini C'en est assez des réformes Des rébellions dans la norme Faut régler radicalement Le problème social en suspens Dans la rue des Bons Enfants Viande à vendre au plus offrant L'avenir radieux prend place Car le Vieux Monde est à la casse Juillet 1936 (Serge Utge-Royo) ------------------------------ Juillet 1936 dans les casernes catalanes La mort bute sur les milices et le peuple compte ses armes Dans les villages et les hameaux les paysans groupent les terres En un seul et riche morceau et passe le vent libertaire Je pense à vous vieux compagnons dont la jeunesse est à la douane et pardonner si ma chanson vous refait mal à votre Espagne Mais j'ai besoin de vous apprendre j'ai envie de vous ressembler Je gueulerai pour qu'on entende ce que vous m'avez enseigné Donne-moi ta main camarade Prête-moi ton coeur compagnons Nous referons les barricades Comme hier la confédération A quelques heures de Barcelone se sont groupés des menuisiers Et sans patron tout refonctionne on sourit dans les ateliers Sur la place de la mairie qu'on a changé en maternelle Des femmes ont pris la blanchisserie et sortent le linge au soleil Donne-moi ta main camarade Prête-moi ton coeur compagnons Nous referons les barricades Et la vie, nous la gagnerons Tandis que quelques militaires font leur métier de matadors Des ouvriers, des ouvrières détruisent une prison d'abord Là-bas, c'est la mort qui s'avance tandis qu'ici: Ah madame c'est l'anarchie La liberté dans l'espérance il ont osé la vivre aussi Dame tu mano companero I presta me tu corazon Barricadas leventaremos Como ahier la confederacion La chanson du Père Duchesne (1893) ---------------------------------- Né en 92 nom de dieu mon nom est Père Duchesne Marat fut généreux nom de dieu à qui lui porta haine cent dieux Je veux parler sans gène nom de dieu Coquin filou peureux nom de dieu vous m'appeler canaille Dès que j'ouvre les yeux nom de dieu jusqu'au soir je travaille cent dieux Et je couche sur la paille nom de dieu On nous promet les cieux nom de dieu pour toute récompense Tandis que ces messieurs nom de dieu s'arrondissent la panse cent dieux Nous crevons d'abstinence nom de dieu Pour mériter les cieux nom de dieu voyez vous ces bougresses Au vicaire le moins vieux nom de dieu s'en aller à confesse cent dieux Se Faire peloter les fesses nom de dieu Si tu veux être heureux nom de dieu pends ton propriétaire Coupes les curés en deux nom de dieu fous les églises par terre cent dieux Et le bon Dieu dans la merde nom de dieu Peuples trop oublieux nom de dieu si jamais tu te lève Ne soit pas généreux nom de dieu patrons bourgeois et prêtres cent dieux Méritent la lanterne nom de dieu La Révolte (d'après Sébastien Faure) ------------------------------------ Nous sommes les persécutés de tous les temps et de toutes les guerres Toujours nous fumes exploités par les tyrans et leur cerbères Mais nous ne voulons plus fléchir sous le joug qui courba nos pères Car nous voulons nous affranchir de ce qui cause nos misères Église parlement magistrature état militarisme Patrons et gouvernant débarassons-nous du capitalisme Pressant est notre appel donnons l'assaut au monde autoritaire Et d'un coeur fraternel nous réaliserons l'idéal libertaire Ouvriers ou bien paysans travailleurs de la terre ou de l'usine Nous sommes dès nos jeunes ans réduits au labeur qui nous mine D'un bout du monde à l'autre bout c'est nous qui créons l'abondance C'est nous tous qui produisons tout et nous vivons dans l'indigence L'état nous écrase d'impôt il faut payer ses juges sa flicaille Et si nous protestons trop haut, au nom de l'ordre on nous mitraille Les maîtres ont changé cent fois c'est le jeu de la démocratie Quelque soit ceux qui font les lois c'est toujours la même supercherie Pour défendre les intérêts des flibustiers de la grande industrie On nous ordonne d'être prêts à mourir pour notre patrie Nous ne possédons rien de rien nous avons l'horreur de la guerre Voleurs défendez votre bien ce n'est pas à nous de le faire Le chant des partisans ---------------------- Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaînes Ami entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne Ohé partisans ouvriers et paysans c'est l'alarme Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes Montez de la mine descendez des collines camarades Sortez de la paille les fusils la mitraille les grenades Ohé les tueurs à la balle et au couteau tuez vite Ohé saboteur attention à ton fardeau dynamite C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse la misère Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves Ici nous vois-tu nous on marche et nous on tue nous on crève Ici chacun sait ce qu'il veut ce qu'il fait quand il passe Ami si tu tombe un ami sort de l'ombre à ta place Demain du sang noir sechera au grand soleil sur les routes Chantez compagnons dans la nuit la liberté nous écoute Makhnovstchina (version Binamé, 1997) ------------------------------------- Makhnovstchina, Makhnovstchina, tes drapeaux sont noirs dans le vent Sur la route que tu traces, s'embrase la Révolution Paysans, vous avez repris la terre, et détrôné les affameurs Mais par un traité, Lénine vous livre aux armées allemandes Makhnovstchina, Makhnovstchina, tu combats les guerres patriotes Pour qu'enfin les prolétaires fraternisent sans entrave Par la force vive de l'insurrection, tu repousses les armées blanches Mais tu refuses de voir ton ennemi à Moscou Makhnovstchina, Makhnovstchina, illusions, isolement fatals Dans ton sang les bolchéviks, sauvent l'Etat capitaliste Pour de bon, par-dessus les frontières, pour l'anarchie pour le communisme Se rallumera le brasier qui consumera le Vieux Monde Dynamite (Martenot, 1893) ------------------------- Il est un produit merveilleux expérimenté par la science Et qui pour nous les miséreux fera naître l'indépendance Tant mieux s'il éclate parfois en faisant beaucoup de victimes Chez nos ennemis les bourgeois cela nous venge de leurs crimes Placer une marmite bourrée de dynamite Quelque soit la maison en faisant explosion en tonerre ira vite Pour inspirer la terreur il n'y a rien de meilleur que la dynamite On guillotine Ravachol un copain qui avait de l'envergure Aujourd'hui c'est un espagnol qu'on fusille pour son allure Il su montrer à son tour qu'il était un homme invincible En plus il promettait qu'un jour la vengeance serait terrible Vive la dynamite puisque l'on nous irrite A chaque exécution nous mettrons en action notre arme favorite Car pour semer la terreur il n'y a rien de meilleur que la dynamite Vous pouvez dresser l'échafaud la potence et la guillotine Nous nous avons ce qu'il nous faut pour vous faire sauter en sourdine Si vous croyez qu'ça finira vous êtes loin de votre affaire Pour un homme qu'on nous tueras nous en foutrons 500 par terre Avec la dynamite nous répondrons de suite Casernes et prisons sans flûte sans violons danseront au plus vite Car pour semer la terreur il n'y a rien de meilleur que la dynamite
Bientôt disponible : Dieu et l'Etat de Bakounine et certains textes de Stirner.
Voici des photo scannées des penseurs du mouvement et des évênements liés à l'anarchisme.